Alumni STORIES – VOL.1 | daphnée raynaud

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“A chaque fois que j’ai senti que je n’étais plus alignée, je n’ai jamais eu peur de faire un pas en arrière pour en faire à nouveau deux en avant.”

Alumni | INSEEC
Programme | Bachelor Manager International
Obtention | 2005
Ville de résidence | Kinshasa


Ce qui te faisait avancer étudiant, et encore aujourdhui ?

Le challenge, lorsqu’il s’accompagne d’un objectif concret, car j’en ai besoin pour me sentir bien et au maximum de ma motivation. Je n’aurais pas fait tout cela sans mon petit groupe de camarades de promotion. J’ai aussi pu compter sur la solidarité féminine, ainsi que sur des leaders qui m’ont beaucoup aidée dans ma carrière. En Afrique, on dit qu’il faut un village pour élever un enfant ; ce que je suis devenue, je le suis moi aussi devenue en étant entourée par des amis bienveillants.


Désireuse de s’affairer dans le monde de la finance, Daphnée a également relevé le pari de concevoir une existence dans les sphères de la bienfaisance : « Je ne suis pas du genre à m’asseoir pour contempler les chiffres. En plus de mon engagement féministe, j’ai en moi une fibre très sociale et ce besoin de comprendre mon environnement, d’y trouver un sens. » Ayant tout fraîchement rejoint l’Union européenne en qualité d’Agent Contractuel Finance Contrat, elle n’aurait pu présager que son parcours puisse l’amener plus tard à œuvrer sous cet étendard. Il fallut d’abord que Daphnée en vienne à tout plaquer pour se rapprocher des latitudes africaines qui bercèrent son enfance. Ponctuant d’une virgule une trajectoire jusqu’ici rectiligne, et quitte à stupéfier son entourage incrédule  –  « vingt-sept ans, cadre, un appartement parisien, disons qu’ils s’attendaient plutôt à autre chose ! »  –, la voilà qui s’envolait en VIE pour l’Ouganda, dans un grand groupe de télécoms : « À chaque fois que j’ai senti que je n’étais plus alignée, je n’ai jamais eu peur de faire un pas en arrière pour en faire à nouveau deux en avant. » Mais les mois passant, Daphnée voulut changer de rythme ; une annonce dénichée dans un journal de Kampala fit office d’épiphanie. Dès lors, la native de la République démocratique du Congo écourta tout de go son année sabbatique pour postuler au sein de l’ONG américaine Invisible Children Inc. Une fois sur place et installée à son poste de Manager senior des finances régionales, elle veilla à ce que les fonds alloués par les donateurs soient dûment utilisés. Parce que ses aïeux portaient déjà en eux les douloureux souvenirs de la guerre  –  « mes grands-parents avaient fui le Rwanda »  –, Daphnée put y découvrir la puissance de la résilience communautaire face à ce que la nature humaine rumine de plus cruel : « Nous intervenions en Afrique centrale, dans des zones qui connaissent depuis des décennies des situations de crise, où sévissent des groupes rebelles. Je participais déjà, à ma mesure, à améliorer les conditions de vie des populations locales. »

Profondément ancrée dans cette double culture franco-rwandaise, c’est dans l’Hexagone que Daphnée se fixa quant à son cursus dans l’enseignement supérieur. Quelques pérégrinations dans un salon étudiant ne furent pas de trop pour que le curseur s’arrête sur l’INSEEC BBA Bordeaux : « J’avais déjà envisagé d’aller un an au Japon. Ce qui m’a convaincue, c’est la bienveillance des étudiants, mais aussi le fait que l’équipe administrative m’a garanti que si je validais le test d’admission, ma place serait conservée. » À l’issue de ses premières aventures nippones, Daphnée confirma bien vite ses pressentis, découvrant une école ouverte, animée d’une réelle envie d’accompagner les élèves  –  « d’ailleurs, c’est au sein même de l’établissement que j’ai effectué mon premier stage. J’organisais à mon tour les actions de communication et d’orientation auprès des bacheliers. » Et si elle reconnaît qu’à ses débuts, elle naviguait un peu à vue, la richesse pédagogique de l’INSEEC BBA sut conforter l’irrésolue dans ses choix : un bachelor en finance d’entreprise. Daphnée y conservera les lauriers du concours de création de start-ups, ou ravivera encore les souvenirs du pays des cerisiers en fleurs, passant un semestre à la Nihon Daigaku de Tokyo. Concluant par un master en métiers bancaires et un mémoire sur la microfinance  –  « relier les notions de proximité et de développement, cela me parlait ! »  –, consciente d’avoir bénéficié d’une formation qui aura finement affûté ses compétences, Daphnée n’eut aucun mal à se projeter dans le monde actif, tant son profil récolta des échos laudatifs  –  « tous mes CV ont été retenus ! Je ne serais pas là où j’en suis sans l’INSEEC BBA. » C’est aussi en ces lieux qu’elle fit la rencontre de sa meilleure amie, avec qui elle entretient des liens plus que pérennes  –  « je suis la marraine de son fils, et elle de ma fille. »

Désormais, Daphnée a élargi ses attributions, un changement d’échelle qui ne la dépayse en rien sur le fond : « La nature de ma mission n’a pas changé, et je continue d’exercer à Kinshasa, d’où j’analyse les réponses aux appels d’offre des différentes organisations, des ONG et des autres partenaires, afin de vérifier qu’elles répondent aux critères financiers et de régulations de l’Union européenne. » Une opportunité encore une fois débusquée au hasard d’un faisceau de circonstances  –  « cela n’a pas été simple d’être retenue, mais je n’ai jamais été aussi contente de commencer une nouvelle fonction ! » Sans rien concéder au fatalisme et sans rien céder de ses convictions, Daphnée a ainsi acquis la certitude d’avoir réuni tous les paramètres, pour arriver précisément là où elle voulait être.

Portrait écrit © Maison Trafalgar | Dessin aquarelle © Maison Trafalgar & Camille Romanetto 

Mis à jour le 18 octobre 2022