Alumni STORIES – VOL.1 | marielle postec

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“On dit que dans mon milieu, il est facile d’avoir des idées. Non seulement, c’est faux, mais en plus, ce qui compte, c’est surtout de savoir les appliquer.”

Alumni | Sup de Création
Programme | Master Création publicitaire
Obtention | 2004
Ville de résidence | Paris


Ce qui te faisait avancer étudiant, et encore aujourdhui ?

La passion ! Quand j’ai intégré Sup de Création, ma mère se demandait dans quoi je m’embarquais, alors que cette décision a été l’une de mes meilleures. Se faire une place sur le marché du travail n’est pas facile, et cela réclame de savoir se distinguer. J’ai toujours eu besoin de croire en ce que je fais, d’être à l’écoute de ce sentiment au fond de moi qui me permet de voir s’il y a un vrai but derrière.


Il arrive qu’une vocation frétille dès l’âge des jeux et des marelles, lorsque tout scintille et émerveille ; celle de Marielle jaillit à l’époque où la fillette vécut un premier éveil télévisuel face à une publicité fruitée : « Je me revois encore, fascinée par cette boisson, et ce petit aventurier qui devait échapper à un crocodile dans le couloir de sa maison ! » Au- delà de cette saynète, elle entrevoit déjà sous le reptile de bric et de broc une dimension fantaisiste qui guidera sa voie. Après une adolescence à se projeter photographe, puis quelques années de jachères juridiques et un master en business international achevé sans grande conviction, c’est au détour d’une conversation en Irlande qu’elle découvre la fameuse école de publicité, située à Roubaix. De manière fortuite, l’évocation de Sup de Création débloque le souvenir de l’animal en plastique, et celle qui se pensait encore un « pur produit de la capitale » se dirige vers le Nord : « On était plein de Parisiens, un peu naïfs, débarquant dans une ville où l’on ne connaissait personne. Forcément, cela crée des liens ! » Dans une atmosphère propice à l’émulation, tout en cultivant ses élans baroques, Marielle se fit la main sur les logiciels de graphisme, découvrit les subtilités de la typographie et des choix chromatiques : « Hormis mes rêves de gamine, en arrivant, je n’avais rien, et je ne connaissais rien ! J’ai reçu une formation canon, très concrète, avec de vrais briefs et de vrais clients. Dans un milieu où il y a très peu d’élus, Sup de Création m’a mis sur les rails de la vie ! » Son master en création publicitaire à peine validé, Marielle put compter sur un réseau d’alumni pour mettre le pied à l’étrier, capable de se mobiliser sans même avoir besoin de le solliciter.

Dans la continuité d’un dernier stage dans une structure parisienne, l’étudiante fauchée qui s’activait le soir dans un fast-food est directement recrutée  –  « c’était le Graal ! » Posant un premier pas dans ce Landerneau, elle enchaîne pendant une quinzaine d’années les postes dans diverses sociétés au gré de ses inspirations ; flamboyant de sa fougue « parfois perchée », elle ose, et pour un visuel, va jusqu’à briser un miroir en mille éclats afin de présenter sous tous les angles la bouteille d’une marque de vodka : « On dit que dans mon milieu, il est facile d’avoir des idées. Non seulement c’est faux, mais en plus, ce qui compte, c’est surtout de savoir les appliquer. » Ne tardant pas à se faire un nom, Marielle multiplie les campagnes sous toutes les bannières, dont certaines marqueront l’imaginaire ; lors d’une réunion de famille, elle put constater, sur le fond d’écran d’ordinateur de son beau-frère, une affiche qu’elle avait elle-même conçue pour SOS Sahel : « Je peux dire que j’ai participé à la culture populaire ! » Mais lasse du turnover qui est de coutume dans le secteur, et désireuse de rejoindre le « côté de l’annonceur », Marielle postule comme directrice de création au sein d’une start-up spécialisée dans le monitoring dentaire, et qui connaîtra une « croissance lunaire ». Toutefois habituée à ce que les références fassent office de sésame  –  « généralement, on est sollicité en vertu de notre notoriété dans le microcosme »  –, avant de participer à révolutionner l’orthodontie au sein de la future licorne, Marielle s’employa à rédiger son tout premier CV, puis à passer quatre entretiens d’embauche en bonne et due forme.

Désormais, elle s’affaire à des fonctions plus transversales, du lancement des campagnes de présentation produits à la création d’identités de marque, avec tout ce que cela comprend de déclinaisons au niveau mondial  –  « preuve qu’en dehors des agences, l’on peut continuer à être inventif ! D’ailleurs, comme nous travaillons main dans la main avec elles, pour moi, la boucle est bouclée ! » À présent stabilisée dans ses fonctions, elle reste soucieuse de « transmettre le flambeau » comme elle prit autrefois son envol, et entretient cette tradition si chère à son école : « On a monté un groupe sur les réseaux avec les anciens de Sup de Création, et quand je recherche des candidats, c’est un réflexe de penser aux élèves des promotions actuelles. Je suis très team spirit ! » Et si au prélude de sa carrière, cette passionnée de culture aspirait aux prix internationaux, aux grandes entreprises et aux gratte-ciel, elle a finalement souhaité se recentrer sur l’essentiel : « Ce qui m’importe, c’est de mettre mon énergie dans ce qui est porteur de sens. Quand j’ai débuté, j’étais beaucoup trop stressée par mon avenir. » Elle sait désormais que « tout arrive à temps », et à mesure qu’il s’écoule, Marielle réalise qu’il n’y avait rien de tel que de se dire  —  « keep cool! »

Portrait écrit © Maison Trafalgar | Dessin aquarelle © Maison Trafalgar & Camille Romanetto 

Mis à jour le 17 octobre 2022