Alumni STORIES – VOL.1 | charlotte menargues

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Je me demandais si c’était vraiment cela, la vie. L’enjeu crucial reste d’être aligné avec soi-même, et de savoir se respecter

Alumni | INSEEC
Programme | Audit contrôle de gestion
Obtention | 2008
Ville de résidence | Montpellier


Ce qui te faisait avancer étudiant, et encore aujourdhui ?

La conviction de pouvoir contribuer au monde et à la société ! Quand j’étais étudiante, cela se concrétisait par la volonté d’être un bon élément, et de donner le meilleur de moi-même pour apporter ma pierre à l’édifice. Aujourd’hui, je pense pouvoir faire encore un peu plus ; carrément aider à dessiner le schéma de l’édifice  !


Décodant les données comme autant d’énigmes et retranscrivant une activité dans des chiffres précisés au centime, Charlotte « trouve les grains de sable » lorsqu’elle intervient auprès des entreprises avec une certaine science du langage : « Je me sens comme une interprète qui traduit ce qui se trouve concrètement derrière les nombres barbares. En termes de stimulation intellectuelle, avec l’audit, on est servi ! » La consultante qui s’est spécialisée dans les contextes de crise ne saurait boucler le dossier d’un client sitôt son diagnostic posé ; elle déroule ensuite son ingénierie de conseil et son plan d’action en mode « test and learn » comme DAF externalisée. En « écologiste convaincue » qui se refuse à tout déplacement si le covoiturage ou le train ne font pas partie des options viables, elle siège même dans différents codirs sans dévier de la ligne tracée par sa propre structure : « Je l’ai appelée Gestion Durable ! C’est ma manière de prouver que l’on peut coupler les ambitions de croissance des sociétés avec une vision décroissante de sa consommation personnelle. Mon but est justement d’aider les PME à se maintenir entre les glissières de manière pérenne pour éviter les sorties de route. » En dépit de son besoin de rectitude, la baroudeuse, qui a arpenté plus d’un horizon, ne s’est pas fait prier pour engager un parcours à plusieurs virages : « J’atteins mes objectifs en restant dans un certain contrôle vis-à-vis des obstacles que je peux rencontrer. Et selon moi, le métier de contrôle de gestion se rapporte moins à la notion de vérification qu’à celles de pilotage et de maîtrise. » Après avoir quitté son Var natal pour les boulevards de la capitale, Charlotte planta pavillon à l’INSEEC Grande École pour y charpenter des connaissances raccords à « ce rêve un peu naïf » de travailler à la Défense.

Outre les cours de culture G l’aidant à saisir de quoi le monde est fait, outre les journées d’instruction féconde, et son déclic pour la finance grâce à sa rencontre avec un illustre commissaire aux comptes, c’est surtout pour la possibilité d’un cursus en apprentissage que l’étudiante choisit de se former sur ces bancs : « Le coût des études était un critère pour moi, et l’alternance s’est avérée la meilleure solution. Cette expérience professionnelle, qui s’acquiert très tôt, nous fait par ailleurs gagner beaucoup de temps ! » Deux ans passés à concilier les TD et son investissement dans une entreprise du BTP lui apprirent à actionner les leviers de l’autonomie, et à moduler son métier selon ses envies : « Je me suis toujours débrouillée pour façonner les contours de mes postes afin de m’orienter vers les domaines qui me plaisent le plus. C’est comme cela que je suis allée au maximum de ce que je pouvais dans chacune de mes fonctions. » Mais avant de faire valoir son expertise en tant qu’indépendante, Charlotte écuma aussi les rouages de géants inscrits au CAC 40 ; alors qu’elle aiguisa cette exigence jusqu’à atteindre son point de rupture, il lui fallut oser une forte remise en question par une année de césure : « Avoir un salaire élevé, manger au restaurant tous les jours et partir au Club Med tous les deux mois… je me demandais si c’était vraiment cela, la vie. L’enjeu crucial reste d’être aligné avec soi-même, et de savoir se respecter. J’ai quitté un important cabinet d’audit pour surmonter mes craintes, et voyager seule. En revenant de ce tour du monde des spots de kitesurf, je me suis installée à Montpellier et j’y ai même passé mon diplôme de monitrice, afin de pratiquer cette passion en parallèle. »

Dans cette ville qu’elle ne connaissait pas, Charlotte dut s’accrocher pour présenter un bilan en excédent dès son année de lancement, et s’est évertuée à œuvrer en s’appuyant sur un solide réseau : « Il est nécessaire de savoir le solliciter et l’utiliser de façon intelligente. Quelle que soit la situation, il y a toujours un allié à trouver. C’est d’ailleurs grâce aux contacts que je me suis faits à l’INSEEC que j’ai signé avec mon premier client ! » Par fidélité à son ancien établissement, celle qui se plaît à dissoner met désormais son savoir au service du campus de Lyon et de ses futurs diplômés  –  « c’est encore un challenge pour moi ; je ne suis pas connue pour ma patience ! » Si elle transmet les ficelles de l’audit interne et des finances dans des cours parfaitement cadrés par ses slides, il n’est pas rare que l’enseignante parte « en freestyle ». Car c’est bien en sortant des clous que Charlotte parvient à donner raison à la loi de l’attraction ; elle qui se sent si vivante lorsqu’elle déploie son kite par gros temps sait combien il peut être bon de se laisser porter par le vent.

Portrait écrit © Maison Trafalgar | Dessin aquarelle © Maison Trafalgar & Camille Romanetto 

Mis à jour le 18 octobre 2022