Alumni Spirit | L’art d’exprimer sa vision

Citoyenne du monde

Si vous demandez à Léa Furio d’où elle vient, elle vous répondra avec un sourire que c’est compliqué. Singapour, Hong Kong, Budapest… Fille d’expatriés, elle a grandi aux quatre coins du globe. D’un tempérament positif, c’est quelque chose qu’elle considère comme une chance et qui explique, sans doute, pourquoi elle travaille dans le marketing avec autant d’aisance aujourd’hui.

Après son bac, elle passe les concours d’école de communication en France et décroche son billet d’entrée pour Sup de Pub où elle obtient un Master 2 Médias, marketing produit et publicité internationale. Elle profite d’ailleurs de cette dernière année pour effectuer un semestre à Londres, à la University of the Arts.

« Quand on a mené une vie comme la mienne, ce ne sont pas les lieux mais les gens et la famille qui nous ressourcent. J’ai une petite fille. Mon refuge c’est elle, et son papa. Mon temps libre, je veux le passer avec eux. Peu importe l’activité du week-end, du moment que c’est avec eux », confie-t-elle.

Lorsque l’on a eu la chance de vivre plusieurs vies en une, il y a forcément des endroits qui laissent une empreinte. La madeleine de Proust de Léa, c’est Singapour. Elle y a passé de nombreuses années, et bien qu’elle y retourne rarement, c’est un pays qui l’a marquée :

“ Quand la porte de l’avion s’ouvre et que je sens cette odeur d’humidité mêlée à du riz, c’est un drôle de sentiment qui m’envahit, un truc comme : ça y est, je suis à la maison”, partage-t-elle.

Athlète de la com’

Les meilleurs souvenirs que Léa partage avec ses collègues de promo de Sup de Pub sont tous liés aux compétitions. Durant la préparation d’une de ces épreuves, ils sont allés jusqu’à cohabiter pendant une semaine pour travailler.

« C’était un peu ambiance colo. Nous avons passé de longues nuits blanches, mais aussi de très bons moments ensemble. Et surtout, nous sommes allés en finale ! », se souvient-elle.

Avant de prendre la direction d’une agence média internationale, Léa avait dans l’idée de faire de l’événementiel. Son rêve ? Organiser une cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Ainsi, en cherchant bien, vous pourriez la repérer parmi les spectateurs des JO 2024 à Paris.

« Ce n’est pas pour le sport, mais pour l’émotion que procure un tel événement. Je trouve la symbolique des J.O. très belle, le principe des nations qui se rassemblent. La cérémonie d’ouverture donne le ton, c’est un moment télévisuel incroyable. Quand on aime les médias et toute la proposition de contenus qui va avec, c’est un moment que l’on attend avec impatience. C’est un festival de créativité à chaque fois », explique-t-elle.

La formation de Léa était assez généraliste. Cela lui a permis d’explorer plusieurs outils et de découvrir différentes facettes du métier de communicant. C’est à Sup de Pub qu’elle découvre le métier d’agence média :

« Je suis rentrée dans la com en voulant faire de l’événementiel, et finalement, je travaille dans les médias. Même si cela semble proche, en réalité, cela ne l’est pas du tout. J’ai réalisé que j’adore l’aspect technique,  la créativité associée au rationnel qu’il y a derrière les médias et leur orchestration », constate-t-elle.

Havas Media Network

L’aventure Havas International débute par un stage de 8 mois en tant qu’account executive où la jeune femme explore diverses facettes du métier : conseils, achats, recommandations, études, etc.

« On m’a offert l’opportunité d’intégrer l’équipe immédiatement, mais j’ai préféré retourner à l’école. Une fois mes études terminées, j’ai repris contact avec l’entreprise pour les prévenir que j’étais désormais disponible », mentionne-t-elle.

Elle débute donc officiellement en 2011 et travaille pour le groupe hôtelier Accor. Après 3 ans, elle décroche un poste de planneur stratégique, un métier à la frontière entre sociologie, marketing et publicité. Avec une vraie sensibilité pour l’Histoire, l’économie et la pop-culture, la jeune femme naturellement curieuse s’y épanouit.

« C’est quelque chose que je faisais déjà, mais sans vraiment le savoir », précise-t-elle.

Elle prend la tête d’une équipe en 2018, et occupe progressivement des fonctions transverses, avec notamment le développement des talents.

« Quand on parle de planning stratégique, on entend aussi intelligence marketing au sens des renseignements. Mais je pense que ce n’est pas l’apanage du planneur strat. d’être intelligent. Mon objectif est que tout le monde puisse s’en emparer, apporter de la valeur et son point de vue », souligne-t-elle.

C’est dans cette perspective qu’elle souhaite développer l’agence, dont elle a pris la direction en septembre 2023.

Meaningful leadership

Léa a les pieds sur terre et connaît parfaitement sa feuille de route. Elle s’estime chanceuse d’appartenir à un grand groupe où l’on peut grandir en interne. 

« Je souhaite faire d’Havas International une agence reconnue pour ses points de vue et ses partis pris. Non seulement pour sa vision stratégique, mais aussi pour l’excellence de ses talents. Je veux que notre réputation repose sur la qualité de nos idées et pas seulement sur nos outils », précise-t-elle.

Léa aime le côté entrepreneur du rôle de DG. Elle adore pouvoir proposer des choses, et a d’ailleurs toujours fonctionné de cette façon :

« Mon premier levier de motivation est d’apprendre, le deuxième est d’avoir la liberté de proposer. J’ai toujours eu la chance de bénéficier du soutien de managers qui ont encouragé mes initiatives au lieu de les freiner », insiste-t-elle.

Dans son cercle familial, Léa est la seule à travailler dans la communication. Son agenda culturel se construit pourtant lors des repas du dimanche.

« Les idées dans les médias viennent beaucoup de l’observation. En marketing, il y a tellement de concepts que l’on se perd parfois dans les analyses intellectuelles, oubliant que l’on a une fenêtre ouverte sur le monde réel », note-t-elle.

Passionnée par une variété de sujets, Léa cultive un goût pour la culture générale. Elle apprécie particulièrement ce qui apporte une touche de légèreté à la vie, comme les chansons d’Elisa Erka, qui allient fun et sensibilité.

« Dans la pub, on se prend beaucoup au sérieux et on peut avoir tendance à s’écouter parler, alors c’est bien de garder une certaine légèreté et de se rappeler que l’on est de vrais gens », plaisante-t-elle.

Pour la jeune femme, la meilleure façon de se confronter à la réalité lorsque l’on est étudiant, c’est de faire des stages.

« Pendant les études, on a la chance de pouvoir explorer plein de choses, d’avoir plus de temps libre pour le faire. Que l’on fasse de la communication, du marketing ou tout ce qui a trait aux sciences sociales, il faut rencontrer, vivre et se confronter à d’autres cercles », conseille-t-elle.

L’objectif n’est pas de savoir précisément quel métier on souhaite faire dans une dizaine d’années, mais plutôt d’explorer différentes approches.

« On entend souvent que les jeunes sont impatients, qu’ils veulent tout, tout de suite. Je respecte l’ambition, j’en ai eu, et j’en ai encore énormément. C’est super de ne pas attendre la permission ! Mais c’est aussi très important de profiter d’avoir le temps devant soi », conclut-elle.

Mis à jour le 4 avril 2024